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jeudi 10 février 2011

Escarres


Ouap pap pidou, ouap pap pidou. Ce sont à peu de choses près les premières paroles de "Barry is White and Marvin is Gay", la première chanson de l'album "Plumérid", sorti en 2008 sur le label nancéen indépendant Oni Red Chords -- un label hardcore/punk. Parmi le reste des paroles et des titres de chansons, on peut citer "Nos habits sont morts", "Mes grands-parents aiment la violence" ou encore "Cowabunga !", sans même parler des samples tirés de l'excellent flim pas-sur-le-cyclimse "La Classe Américaine" ou, dans un autre style, du dérangeant "Seul Contre Tous" de Gaspar Noé.

En un mot comme en cent, vous l'aurez compris, le groupe Escarres ne se prend pas au sérieux. Pourtant, loin d'être un simple gros bordel "on-rigole-et-on-boit-d'la-bière" (comme 90 à 99%, selon estimations, de la scène porno-grind, par exemple -- ou 100% des Ultra Vomit-wannabes), la musique de ce quatuor lorrain recèle de petites perles.

...mais il faut aller les chercher. Et sans gants.

Bon, d'accord, il faut aimer le metalcore un peu barré, un peu de Knut par ici, un peu de Dillinger Escape Plan par là, deux ou trois conneries pour faire passer le tout, un bon groove "à l'ancienne" (version rock'n'roll gras et moustachu), sel, poivre, pas de muscade. Cette condition étant remplie, qu'a-t-on entre les mains ? Un album qui donne envie de sauter dans tous les sens, et dans la joie et la bonne humeur, s'il-vous-plaît, rempli de riffs qui décapent, de passages mathcore hallucinés, de sons de basse épais comme on aime -- et le tout avec à la fois une identité propre et une certaine variété dans les chansons. D'ailleurs, la bonne humeur qu'ils affichent dans certains de leurs délires musicaux savamment agencés ne les empêchent pas, a contrario, de conclure l'album sur une note sombre et tordue (la prenante "Plastic Brain").

Excellente chanson (ici en vue éclatée pour mieux l'observer).

Seul bémol : la déception que l'on éprouve lorsque l'album s'achève, après 28 minuscules minutes, est directement proportionnelle au plaisir que l'on a pris à l'écouter. On peut prendre un petit bonus grâce à un vinyl sorti l'an dernier, split avec le groupe de n'importe-core Gu Guai Xing Qiu, mais le mieux est encore de réussir à les voir en concert. Leur prestation de l'été dernier au Festival des Arts Bourrins était un petit concentré d'énergie et de groove -- on en redemande, encore et encore et encore.



3 commentaires:

Oni Red Chords a dit…

je suis pas nantais mais nancéen, sinon cool la chronique

Modern Zeuhl a dit…

Erreur corrigée (ainsi que le nom de l'album, que j'avais mal lu depuis le début -_-') !

Oni Red Chords a dit…

pas de soucis!

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