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vendredi 23 décembre 2011

Techdiff


En 2007, à la sortie du mini-album "Coronation of a Cursed King", l'artiste breakcore londonien Techdiff avait déjà eu droit à quelques critiques élogieuses, l'annonçant comme "un artiste Venetian Snares-like qui ira loin". S'en sont suivies de trop longues années d'absence partielle, une participation à une compilation par-ci (dont la joliment nommée "Girls <3 Breakcore"), une collaboration avec Rotator par-là... Il faut attendre fin 2011 pour avoir droit, sur le label de Rotator d'ailleurs -- l'excellent label Peace Off à qui l'on doit également deux EPs du grandiose Ruby My Dear -- à un album de quarante minutes, "The Black Dog Released".

He will eat your fucking soul.


Le début ragga/electronica de "The Black Dog Released", efficace et surprenant (efficace car surprenant, en fin de compte), laisse très rapidement place à l'excellent breakcore que Techdiff nous offre au long de ces quarante minutes, dans laquelle des rythmiques hardcore tantôt simples et efficaces ("Vat Grown Top Knot"), tantôt rigoureusement hachées et saccadées ("Metro Holografix"), avec parfois une "saleté" proche du gabber ("Blister"), sont contrebalancées par un sens mélodique certain. 

Début d'album en fanfare ("Vat Grown Top Knot").

Au-delà des emprunts à d'autres styles, notamment à l'IDM ("Metro Holografix" encore, "Ono Sendai"), pour sa construction mélodique, Techdiff sait nous surprendre grâce à des ambiances surréalistes et spatiales ("Infinite Corner", "Sim Stim", "Blister") qui s'intègrent à merveille dans l'aspect rythmique "harsh", pour résulter en un rendu global étonnamment chaleureux, compact tout en nous laissant quelques moments de répit (la déjà citée "Ono Sendai").

OMG. ("Infinite Corner")

Quelque chose de très particulier ressort au final de ce puzzle électronique, une finesse mélodique prenante, loin de ces artistes breakcore qui se contentent du "bruit pour le bruit", et qui place clairement cet album au-dessus de la plus grande partie de la production actuelle. Les remixes qui concluent l'album ("Sim Stim" sous "d'autres influences" -- from oriental/mid-tempo to harsh-breakcore -- par Eraserhead, et "Infinite Corner" version abstract-dubstep par Encanti) sont loin d'en briser l'ambiance, comme c'est hélas trop souvent le cas avec les bonus tracks : elles l'appuient et le concluent en point d'orgue, fermant la page en beauté sur quarante minutes qui passent terriblement vite.

Que dire de plus ? Techdiff, aux côtés de Ruby My Dear, Lingouf et Clotaire Premier, est une de mes révélations breakcore de l'année. Une musique douce et mignonne pour les fêtes de Noël, en somme.



Bandcamp (album en écoute intégrale) :
http://peaceoff.bandcamp.com/album/the-black-dog-released

Soundcloud : http://soundcloud.com/techdiff

MySpace : http://www.myspace.com/techdiff1

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