Suivez Modern Zeuhl

Modern Zeuhl est surtout sur Facebook.

jeudi 16 février 2012

HerkainN


Amour, paix, douceur (violer des cadavres), joie de vivre. Dans nos sociétés modernes par trop bridées et survoltées, dans lesquelles les spectres de la répression et de la nervosité semblent nous hanter en permanence, on oublie trop souvent de s'arrêter, ne serait-ce que quelques minutes, pour savourer (souffrance éternelle) la magie du Monde, l'incroyable force primale de la Nature, la nouveauté perpétuelle qui émerge de chaque chose animée ou inanimée (éviscération). La beauté est tout autour de nous, reflet de notre propre beauté intérieure, et apportant avec elle la joie simple (allez tous vous faire enculer) et indicible qui nous ramène à notre humilité et à notre (autodestruction inexorable) sérénité intouchable, ce moi inamovible qui continue de (démembrer) rayonner sa sagesse tandis qu'en surface nous tentons de remonter à contre-courant (triste humanité) le flot perpétuel de l'Existence. 



Hrem. 

A me relire, j'ai l'impression que mon inconscient lutte à sa manière contre mes aspirations métaphysiques. Pour ne pas le fâcher -- qui sait de quoi il serait capable, après tout ? -- je vais abandonner temporairement (tu as raison de te méfier de moi) le projet de chronique de musique new-age que je souhaitais entreprendre, pour me ramener à un style moins tranquille (Dieu merci) mais, dans d'autres contextes, tout aussi plaisant. Quoi qu'on en dise, la scène metal française bouge, et (envoie du bois) un peu de silence là-haut, sinon je te prive de stimuli post-œdipiens pour une semaine, inconscient de mes deux complexes. (Désolé.)


La scène metal française bouge, disais-je, et sa branche normande ne démérite pas. Non, je ne vais pas vous parler une énième fois de Noein, dont j'ai fait une interview très récemment sur les ondes radiophoniques, mais d'une autre bande de joyeux bourrinneurs des bords de Seine, dont j'ai déjà vanté la très agréable prestation au festival des Arts Bourrins de l'an passé, qui se fait connaitre sous le nom d'Herkainn. La recette du premier album est plutôt simple : du deathcore comme s'il en pleuvait, des doubles grattes à l'ancienne et des riffs épiques ("My Name Is Sufferings", "Final Singularity"), du thrash un peu old-school (le break mid-tempo de "Somebody's Got To Do It…", "The Man Who Stole Tomorrow"), un zeste de death mélodique à la suédoise peut-être (le riff mélo de "When Deads Awaken", "Warmaker"), mélangé avec une bonne envie de faire headbanger et mosher (l'hénaurme "A Year Of Killings"), et hop, "Brutality as Normality" est prêt à nous faire valser les valseuses pendant 47 minutes de joyeuseté métallique. 

"Absolute Biological Equality", le hit de l'été prochain.

Certes, ce n'est pas l'album le plus subtil qui ait été chroniqué en ces pages, mais force est de reconnaître que ça marche. A aucun moment, Herkainn ne prétend réinventer la poudre ; ils s'efforcent juste de la faire parler, entre copains/copines -- oui, il y a une femme dans ce groupe… incroyable, non ? Et cette orgie circle-pitienne a quelque chose de terriblement entraînant. Accessoirement, pour un premier "vrai" album autoproduit, "Brutality as Normality" claque sérieusement. Le son est affûté, jamais baveux, semi-professionnel -- et pour cause, il sort du Boss Hog Studio, par lequel des General Lee, As We Bleed ou, pour les moins coreux, Branson Hollis, sont passés avant eux. 

Le clip officiel de "A Year of Killings". Sont-y point mignons ?!

On peut toujours leur reprocher le genre de choses qu'on reproche presque toujours aux premiers albums : le style n'est pas encore affiné, les influences se sentent encore pas mal, les arrangements pourraient être mieux branlés, bla, bla, bla, mais ce serait vraiment un crime de lèse-majesté. On sent qu'il y a du sérieux derrière tout ça -- sans oublier de garder un esprit déconne assumé, en faisant un détour par David Bowie et un autre par la série Magnum -- des paroles autres que "tuer des enfants gna gnaaaaaaa", ainsi qu'une volonté d'apporter un peu de jeunesse dans des vieux styles, et l'album donne envie de faire cracher les enceintes et de pogoter comme un fou. 

(Ouais, grave.) 

Merci pour le mot de la fin. On est tout de suite plus crédible, là.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire