Dix ans de travail pour un album, rien que ça. Autant dire que Sylmalm, l'homme derrière Sylvgheist Maelström, semble perfectionniste et acharné ; qualités indispensables s'il voulait se montrer digne émule de certains de ses mentors, à commencer par Flint Glass, qui le fait apparaître dès 2001 sur le premier album de son label Brume Records, mais également Dither, OTX, Ah Cama-Sotz... autant d'artistes dont on ne pourra que reconnaître les influences sur ce premier album brièvement nommé "Lahar".
"Lahar : coulée boueuse d’origine volcanique. Elle est principalement formée d’eau, de cendres volcaniques et de tephras et se rencontre donc le plus souvent sur les pentes des « volcans gris » émettant des laves andésitiques." (Source : Wikipedia.)
Le superbe travail de packaging et d'artwork, tout en photo noir et blanc, confirme le thème posé par le nom du projet (littéralement "esprit fantomatique de la nature") et celui de l'album : "Lahar" est un écho musical de la force de la Nature, une litanie post-industrielle que l'on peut rapprocher de Flint Glass (les rythmiques de "Katrina") autant que de l'esprit animiste d'un Lith [NdR : quoi ? je n'ai toujours pas parlé de lui ? mais putain, qu'est-ce que j'attends ?].
Ouragan.
Pas d'excentricités, pas de débordements : le son de Sylvgheist Maelström sait avancer sans s'égarer, construire une ambiance sans envahir l'espace audible (la douceâtre "Xynthia" en est un parfait exemple), construisant à son tour et d'une façon très personnelle le pont fragile entre sonorités industrielles implacables, rythmiques acérées -- et souvent déconstruites -- et atmosphères prenantes ("Lothar", notamment, est une jolie figure de style). Difficile de retranscrire des ressentis aussi directs et organiques dans une musique aussi grésillante et minimale ; et pourtant, Sylmalm y parvient, sans que l'on ne comprenne jamais trop comment il procède.
Euh... A tes souhaits.
Son approche est complexe, multi-influences, et on peut le sentir à la variété des sonorités utilisées, mais il parvient à les condenser dans des tracks relativement simples, avec lesquels il bâtit un univers rien qu'à lui, planant autant qu'angoissant, un univers qui emprunte autant à l'insoutenable légèreté de l'être qu'à l'impénétrable force de Mère Nature. "Lahar" n'est pas un collage de sons comme un autre, ni un mélange d'influences : c'est véritablement un album qui a une âme, sans que l'on sache trop dans quelle mesure il s'agit de celle de Sylmalm ou de celle de Gaïa. Et c'est pour cela qu'il est irrésistible.
Site officiel du projet : http://www.sylvgheistmaelstrom.com/
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