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dimanche 6 février 2011

The Amenta


En ayant déjà parlé plusieurs fois, il est décidément temps que je vous présente ce groupe, qui ne fait pas vraiment dans la dentelle... Eloignez vos mamies fragiles et vos animaux de compagnie (quoiqu'il y a, à ma connaissance, des chats qui parviennent à faire la sieste dessus, mais ces bestioles sont décidément bien étranges), baissez les lumières, et bienvenue dans le monde sombre et enragé de The Amenta.

Yes, children : duck and cover !

Groupe australien (oui, l'Australie, oui, aussi responsable d'attentats auditifs comme The Berzerker, pour ceux qui connaissent), The Amenta est né à la toute fin des années 90, et a pris réellement forme aux alentours de 2001. Repérés par Listenable Records, ils enregistrent "Occasus", qu'ils sortent en 2004. Maintenant que cette introduction formelle a été posée, comment décrire "Occasus" sans sombrer dans l'éloge dithyrambique aux accents nauséeux ? Disons que The Amenta, en hybridant la noirceur du black-metal, la violence du death-metal et l'aspect glauque de l'industriel et du dark ambient, a secoué un style black-death souvent engoncé dans une volonté de faire "du Behemoth". Ambiances lourdes, synthés appuyés et riffs suintants ("Nihil"), batterie tellement rapide qu'elle devient parfois elle-même une sorte de couche mélodique (la fabuleuse introduction de "Zero"), blasts épileptiques ("Geilt"), passages ambiants sombres et inspirés ("Senium"), "Occasus" est l'extraordinaire rencontre de la haine et de l'introspection, du feu et de l'air, un putain de météore lancé vers nos putains de gueules à toute vitesse.

Just like this. ("Erebus", qui ouvre "Occasus" en défonçant la porte à coups de masse d'armes.)

Quatre longues années d'attente avant le deuxième album, sobrement intitulé "n0n". La même chose, mais en mieux. En terriblement mieux. The Amenta va encore plus loin dans sa rage destructrice ("Slave", "Whore", "Rape"), à coups d'ambiances superbement travaillées ("Junky", la superbe "Spine", la calme et envoûtante "Skin"), exploitant des sonorités industrielles (la sombre introduction "On", l'indus/gabber glauque de "Entropy") puissantes et les mettant au service d'une machine de guerre contre la stupidité ; car, de leur propre aveu, The Amenta parle de l'abrutissement de la population, de la nécessité d'une révolution intérieure, de l'urgence de l'émergence d'une contre-culture sensée qui sorte de l'animalité primaire des réactions humaines pour agir en son âme et conscience.

Wouoh putain. ("Slave", tirée de "n0n".)

C'est sans aucun doute ce qui donne à chaque chanson cette ambiance si particulière, cette façon de mêler la rage primale et cette étrange lumière que l'on ressent parfois : The Amenta est l'expression musicale d'un nihilisme éclairé, une invitation à détruire ses propres fondements pour bâtir quelque chose de neuf, une apocalypse au premier sens du terme. Cette force et cette volonté profondes donnent au final à leur musique une saveur unique, une obscure clarté qui donne envie de l'affronter encore et encore.

Et la sortie annoncée de "V01D" pour cette année risque de nous en donner une superbe occasion.




Site officiel : http://www.theamenta.com/ (liens vers FB, Twitter, Last.fm, iTunes, ReverbNation...)

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