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mercredi 18 mai 2011

Synapscape


Le duo électro/indus allemand Synapscape, c'est une petite vingtaine de rondelles (six ou sept albums et une chiée d'EPs), tous sortis sur le même label, allemand lui aussi, Ant-Zen (à qui l'on doit aussi diverses galettes de Vromb, Telepherique, Squaremeter, Wumpscut, et beaucoup de mes petits préférés : Noisex, Hypnoskull, Converter, Iszoloscope, This Morn' Omina...). Autant dire que je ne passerai pas tout en revue ici.

Et tout de suite, une petite parenthèse : This Morn' Omina, c'est ça.


Et ça. OMG-OMG-OMG-OMG-OMG.

Ce qu'il y a à dire d'emblée sur Synapscape, c'est que ce duo fait partie des grands fondateurs du power noise, un sous-style d'industriel qui est, ben euh... comme son nom l'indique, grosso modo. Fondé en 1994, le duo est responsable de certains des plus gros attentats sonores de la musique de fonderie. "Positive Pop" (2001), et encore plus "Act!" (2005), comptent aujourd'hui parmi les pierres angulaires de l'industriel du XXI° siècle. Mais au lieu de sombrer dans ce passéisme et de prendre le risque de larguer trop de gens en m'attardant sur les actes très noisy que les "jeunes années" du groupe ont comptés (voir vidéo ci-après), je vais plutôt sauter directement au dernier album du duo germanophone, leur meilleur de très loin.

Extrait live de "Alice", tirée de l'album "Act!". Ca grésille ? Oui, c'est normal.

Une grande leçon d'industriel ambient que l'album "Again", sorti en février 2009, sur l'excellentissime label Ant-Zen, donc. Dès le début de l'album (la raffinée "Death with Head Fish"), Synapscape mélange de superbes nappes de synthé à un bruitisme affirmé, paradoxalement doux. Son sens de la rythmique reprend ensuite le dessus ("Who Painted My Cat Black", "Ahuenna") mais sans jamais délaisser une approche mélodique puissante ("Aftermath", dont la percussivité cache aux oreilles impies un petit trésor d'ambiance, "Requirement", "Core") alliée, presque contre nature, à un goût prononcé pour le bruit qui crisse, le truc cru qui râpe les oreilles ("Stuck", la douceâtre "Freefall"). L'alternance entre gros hits qui ravagent les oreilles ("Ahuenna" encore, "Purge") et passages plus mid-tempo ("Countercroque", "Ring the Bell", "Alone") n'est jamais choquante, mais passe au contraire très naturellement, comme les perpétuels flux et reflux d'une marée sonore très paradoxale, recelant des trésors de douceur sous sa fougue incontrôlable. De quoi me rendre poète, je vous jure.

"Ahuenna", un bon condensé de la puissance de cet opus.

Cette façon de faire est courante chez Synapscape, dont on croirait qu'ils font ça depuis plus de dix ans ; mais dans "Again", tout a été si raffiné, si poussé, qu'une étrange alchimie se produit que "Act!" lui-même (ou l'album sorti entre les deux déjà cités, "Now") n'atteignait pas. Le groupe est toujours inspiré, il veut toujours nous ramoner les oreilles ; mais avec 25 ans de pratique et un stock quasiment illimité de sonorités dans lesquelles fouiller, leur dernier album fait mieux que tous les précédents. Pas un moment d'ennui : l'album est nickel de bout en bout, varié, aux arrangements d'une efficacité redoutable.

Clip non officiel de "Core".

Allez, décrassez-vous bien les oreilles, les lapins.



Page du groupe sur le site d'Ant-Zen : http://www.ant-zen.com/synapscape/

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