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jeudi 21 avril 2011

The Phantom Carriage


Film suédois sorti dans les salles le premier janvier 1921, "The Phantom Carriage", encore considéré par beaucoup de cinéphiles avertis comme un des chefs-d'oeuvre du cinéma de ce pays, est une de ces petites pépites romantiques et noires, sur fond de mythes et légendes, dont le cinéma noir et blanc nous a livré de superbes incarnations, douceâtres et poétiques comme l'Enfer de Dante, et que la tripaille crue à la Saw a depuis remplacé. Mais je n'en ai pas grand-chose à foutre, en fait.

Ouais, ça a l'air joli, mais on n'est pas sur un putain de site de ciné, ici, OK ?

The Phantom Carriage est un groupe poitevin dont la musique est un étrange hybride metal/post-hardcore/jazz/manouche des plus plaisants (pas la peine de mettre des gants, les lecteurs de Modern Zeuhl ont sans doute fini par comprendre le fonctionnement de la Zeuhlerie : je parle de ce groupe, c'est donc qu'il me plaît). Leur tout frais premier album "New Thing" est, au-delà de sa technicité, un très bel opus, vivant, mouvant, tremblant.

"The Horses Feed Their Birds", première piste de l'album, une sacrée surprise.

Il y a une énergie vibrante dans cette musique, une sorte d'émotivité crissante très screamo, flirtant avec le post-hardcore ("Black Rain Falls in Drops", "Our Roses"), quelque part entre les vieux Neurosis et les Gallows... et puis des morceaux faisant penser à du jazz, y compris au niveau des instruments utilisés... et puis des passages flirtant avec du black-metal glauque à la Mayhem ("The Horses Feed their Birds" ; "Black Rain Falls in Drops", encore)... et de la polka/jazz/folk néo-Elfmanienne sur "Les Fantômes se Cachent pour Pleurer"...

"Black Rain Falls in Drops", un gros morceau d'inventivité et de fusion des genres.

Bref, The Phantom Carriage est un groupe qui n'attend pas d'étiquette. Bien que le nom le plus proche de leur musique soit très probablement quelque chose comme "post-metalcore", le groupe mérite bien mieux qu'un nom de style. La richesse de cet opus va de pair avec l'émotion brute qui en ressort, et on se laisse séduire, pour ne pas dire happer, par ce petit OVNI de la scène française, qui nous fait déjà mourir d'envie d'entendre son successeur.



L'album entier en écoute, téléchargement gratuit, et vente, sur Bandcamp :

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