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samedi 28 mai 2011

Album en or : Battle of Mice, "A Day of Nights"


Battle of Mice, "super-groupe" anglais formé autour de la chanteuse de Made Out Of Babies et de l'artiste visuel associé notamment à Neurosis, officiait dans un postcore teinté de noise-rock qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler les deux groupes cités plus tôt dans cette phrase. Le groupe a existé de 2005 à 2009, n'ayant eu le temps de sortir qu'un unique album, "A Day of Nights", en 2007, ainsi que deux split-albums. Le tout a été produit et distribué par le label du groupe Neurosis, le bien-nommé Neurot Recordings. Bla, bla, bla. Pourquoi est-ce que je viens encore vous bassiner avec un groupe mort ?

Réponse : parce que leur unique album est un chef-d'œuvre, un opus unique dans le paysage musical mondial.

Comment décrire la véritable claque, non, la raclée métaphysique qu'est "A Day of Nights" ? Etrangement bercé par une noirceur presque onirique ("Sleep and Dream", tiens, justement), soutenue à la perfection par une voix féminine douce et rageuse (les magnifiques parties de chant de "Wrapped in Plain"), crachant de temps à autre un désespoir et une colère difficiles à soutenir (les cris/pleurs finaux de "At The Base Of The Giant's Throat" sentent l'orage... je veux dire, littéralement, cette piste amène aux narines l'odeur de l'orage), cet album est un voyage au bout de soi-même, à la fois sublime et douloureux, une expérience musicale sans précédent.

'The Lamb and the Labrador", ouverture de l'album.

Oui, cet album est difficile. Il tord l'esprit et noue les tripes, il creuse l'âme jusqu'aux larmes, véritablement déchirant de beauté. Il m'aura fallu une dizaine d'écoutes pour, finalement, réussir à tolérer son écoute, alors que je suis capable de fermer les yeux et de sourire benoîtement en écoutant du Neurosis. Mais "A Day of Nights" ne relève pas tant de la déchirure violente que de la divine blessure, celle qui nous fait redresser la tête et avancer. Battle of Mice parvient, dans cet unique album, un exploit véritable : il y a dans cet album une sorte d'universalité de l'errance, une base de sentiments obscurs que nous connaissons tous d'une façon ou d'une autre, qui fait de chaque écoute un véritable processus cathartique.

"At the base of the giant's throat", qui me bouleverse inévitablement. Ne pas écouter dans une phase de déprime prononcée.

Je pense qu'il n'y a rien de plus à dire. "A Day of Nights" est de ces expériences que tout le monde ne voudra pas faire, et pas forcément à n'importe quel moment. Ceux qui y iront honnêtement et pleinement n'en ressortiront pas indemnes. Et une partie de ceux-ci prendront le plus étrange des plaisirs à y retourner.





2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a ce qu on retrouve dans cette critique poignante, et d autres choses encore, chacun en aura une image differente selon son vécu, son humeur et son imagination ... comprenez que je ne comprends justement pas les paroles, la voix est ici comme un instrument qui se joint aux autres, et qui, tous ensemble forment un gigantesque maelstrom sensoriel...

Alex a dit…

C'est vraiment un album de malade, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas écouté, sans doute par peur de retomber entre ses griffes, mais il faut bien avouer qu'ils nous ont pondu là un sacré chef d'oeuvre. Quel dommage qu'ils soient séparés...

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