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vendredi 29 juillet 2011

Live review : Dour Festival, jour N+1 (aka "Ending Credits")


Il y aurait énormément de choses à dire sur ce festival incroyable. Le mauvais temps a un peu déçu, mais l'ambiance est tout simplement incroyable : tout le monde parle à tout le monde, indépendamment des styles, des intérêts, des origines, et on aura au final croisé un nombre incroyablement restreint de connards (pas un seul pour ma part, mais Marion a été étonné par des Flamands refusant obstinément de s'adresser à des francophones -- à mille lieues de tous les Flamands que j'ai eu l'occasion de croiser de mon côté -- et on a entendu parler de quelques micro-embrouilles devant Cypress Hill).

Je parle la langue que je veux, et arrête de me regarder en coin, OK ?


Ce mélange de styles vestimentaires et de gens bizarres (dont une superbe punk très mince à la crête arc-en-ciel d'une vingtaine de centimètres de hauteur, un homme qui avait installé sur son casque blanc cinq cônes en plastique pour se créer une fausse coiffure hardcore-punk, tout un tas de poulets géants, et j'en oublie des dizaines) m'a rappelé, avec une certaine nostalgie, l'époque où le Hellfest se nommait Furyfest et où sa programmation allait de US Bombs à Nile en passant par Vision Of Disorder.

Repose en paix. (*soupir*)

L'organisation était globalement bonne, à deux bémols près : pas de paille, de sable ou de graviers pour absorber la boue alors que la météo nous avait promis de la pluie depuis des semaines, et une seule sortie pour tous les campings -- problème heureusement remédié par une créature humanoïde supérieurement intelligente qui a créé une sortie auxiliaire au fond de notre parking en déplaçant des barrières ; après une petite heure d'attente durant laquelle nous n'avons pas avancé d'un pouce, il fut agréable de parvenir à s'échapper en quelques minutes alors que nous nous attendions à devoir dormir quelques heures avant que le passage ne commence à se libérer.

Ce n'est pas qu'une illustration : cette photo a réellement été prise au Dour de cette année. Les deux tendeurs qui partent du sol tiennent un des chapiteaux.

Et pour ceux qui auraient éventuellement la flemme de lire la longue chronique en quatre parties (bande de sales feignasses), je me permets de résumer ici les groupes que j'aurais voulu voir, que j'aurais préféré ne pas voir, qui m'ont scotché, qui m'ont intrigué, et j'en passe. C'a été dur de classer par "ordre de préférence" les deux premières catégories...





Les grosses surprises du festival
1) Syd Matters, incroyable groupe français de post-quelque chose, une claque émotionnelle comme j'en voudrais bien plus souvent.
2) Enduser, la preuve en forme de tour de force que le breakcore peut être planant, et comme par hasard, une signature Ad Noiseam (TMTC).
3) Grems, le rappeur français qui nous change du rap français -- et ses potes Entek et Son Of Kick ont aussi assuré comme des bêtes.
4) Ultraphallus, du sludge sale et qui prend aux tripes, à nous faire oublier qu'il fait jour dehors.
5) Public Enemy, le crew hip-hop qui te révolutionne la gueule.
6) Foals, dont le rock anglais teinté d'atmosphérique m'a enivré.
7) Skindred, un mélange metal/reggae désopilant, travaillé, solide et irrésistible.
8) The Herbaliser, trip-hop/dub jazzy inventif et planant.



Les groupes qui tiennent leurs promesses
1) Neurosis, le groupe fondateur du postcore, qui te prend aux tripes et ne les lâche plus, même une heure après le concert.
2) Flying Lotus, le producer fou aux ambiances imprenables, quelque part entre l'abstract hip-hop, l'IDM et le jazz, totalement hallucinogène sur scène.
3) Le Bal Des Enragés, une grande kermesse punk/metal débile et déjantée comme on voudrait en avoir tous les vendredis sur la place du marché.
4) Gallows, recordmen du monde du hardcore dans la catégorie "présence scénique", du genre à donner une leçon de scène à des groupes trentenaires.
5) CocoRosie, des belles voix et des ambiances à la naïveté savamment travaillée qui font aimer la pop au plus coriace des metalheads.
6) Noisia, une immense démonstration électro/techno/dubstep/break incroyablement inventive.
7) Les Petits Pilous, de l'électro dévastateur, sans fioritures, mélodique sans être putassier : un bonheur.
8) Russian Circles, parmi ce que le post-rock peut offrir de meilleur, encore plus prenant sur scène que dans ta platine.
9) Born From Pain, le metalcore qui t'en fout tellement plein la gueule que tu te surprends à aimer le metalcore.



Les grands moments d'ennui
1) Les Ogres De Barback, du tagada-tsoin-tsoin faussement poétique à faire pleurer tous les Jacques Brel du monde.
2) Mogwai, planant sur album, ennuyeux sur scène.
3) Boris, qui a oublié qu'il fait de l'excellent drone pour nous ennuyer avec une sorte de stoner bancal.
4) Pendulum, adieu aux origines drum'n'bass, bonjour à la fausse jungle clubbing copiée sur le nouveau Prodigy.
5) Cypress Hill, qui nous prouve que n'importe quel duo n'est pas capable de tenir une scène de trente mètres de large.



Acouphènes instantanés
1) 50 Lions, ou la définition hardcore du "mur de basses".
2) Radium, toujours un aussi bon défouloir, mais un carnage céphalique et auriculaire.
3) Channel Zero, le "meilleur groupe de metal belge" et son chanteur handicapé de la trachée.
4) Death By Stereo, un tas de soli bateau et de "yeaaaah-eeeeh-eeeeh" rapidement insupportable.



L'immense déception du festival
The Ocean, envoûtant "as fuck" sur album, sans aucune présence ni aura sur scène. A oublier au plus vite.



Ceux que j'aurais quand même voulu voir
1) Vitalic (quelle idée de passer en même temps que Radium et Enduser).
2) Kylesa (quelle idée de passer en même temps que Stupeflip).
3) IAMX (quelle idée de passer en même temps qu'Agnostic Front).
4) Rolo Tomassi, dont le jazzmathcore me faisait baver, mais qui passait trop tôt pour nous.
5) Uncommonmenfrommars, histoire de faire l'idiot devant du néo tout mignon.
6) T.C.M.F.H, parce que tout le monde avait l'air de connaître et que j'aurais bien voulu savoir si tout ce bruit était pour quelque chose.
7) The Bewitched Hands on the Top of our Heads, pour voir s'ils étaient moins chiants que Mogwai.
8) Bassnectar, Doctor P, Reso, 16bit... Toute la programmation dubstep du festival ou presque, qui passait trop tard pour moi, ou au mauvais moment, et presque tout le temps dans cette satanée Balzaal.
9) Percubaba (non, je déconne, plutôt crever).



Merci à Marion pour ses photos (et nos longues nuits de tendresse, pas vrai mon amour ?) ;
à Samir, Zoumzen, Rabby et Soazig pour le trajet aller et les éclats de rire ;
à Greg et Rakel pour le trajet retour et les discussions posées ;
à toute leur bande d'allumés tranquilles qui puent le bon esprit à deux cents mètres ;
à Manu pour nous avoir sauvé la peau au LIDL, avoir ramassé des gobelets dégueulasses avec nous, et nous avoir montré ce que c'est que la true-gay-orange-raincoat-attitude ;
à Rachid parce qu'il avait juste la classe et que je lui aurais bien volé son couvre-chef ;
à Sarah qui me doit toujours une blague ;
à ce pauvre Français qui est toujours persuadé que je suis un Londonien d'origine italo-roumaine (quand je suis bourré, mon anglais est quasiment irréprochable -- désolé, mon gars : je ne mens jamais, d'habitude, mais j'avais envie de m'amuser) ;
à ce grand voyageur et ses deux chats dressés comme des chiens (bonne route, les poulets !) ;
à ce fan de reggae qui voulait me persuader d'aller à son festival pour voir Les Têtes Raides et Groundation (je ne serais venu que pour Chinese Man, je te l'ai dit, je ne mentais pas) ;
à cette punkette arc-en-ciel qui a eu le droit à mon seul compliment non intéressé de tout le festival (tu le mérites : tu es vraiment superbe) ;
à cette petite blonde défoncée à la MDMA que Manu a eu le privilège d'embrasser (tu étais incohérente, mais tu étais drôle -- et je suis désolé de ne pas me rappeler ton prénom), à son cousin (merci pour la Jupiler, mec), à son amie hystérique qui ne tenait pas en place (mets-toi à la kéta, cousine, sérieusement), et à la brune complexée aux pupilles immenses, avec qui j'ai eu une des meilleures discussions de tout le festival (tu es belle, toi aussi ! envoie chier les connasses qui te trouvent trop garçonne et garde-toi du mal) ;
à ce mec qui m'a offert un beignet au chocolat pour m'apprendre dans quoi je venais de foutre les pieds (Marion était déçue que tu n'aies pas mis de GHB dessus, je crois qu'elle m'aurait bien violé derrière un arbre -- Samir aussi, d'ailleurs) ;
et une immense pensée pour les centaines de personnes qui ont mis en place cette usine à gaz, et les cent cinquante mille personnes qui ont fait de cette édition le paradis qu'elle a été.

Un énorme glaviot sur les trois violents et demi qui ont cassé les couilles pendant deux/trois concerts de rap, et sur les petits malfrats abrutis par la came qui ont pété le pare-brise de Samir pour rien.


Dour, ma belle, j'essaierai de revenir te voir l'an prochain. Porte-toi bien en attendant.



Review complète :


2 commentaires:

Anonyme a dit…

On s'y croirait encore en lisant tous ces articles ! Merci :)

Modern Zeuhl a dit…

De rien, c'est un plaisir :)

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