L'artiste d'aujourd'hui officie dans un mélange de dubstep et de pléthore d'autres styles électroniques. Et il est génial. Question à cent balles : sur quel label est-il signé ? Ouhlà, c'est pas facile.
TMTC. (Running joke.)
Niveau Zero, dubstepper français qui se fait sa place au soleil, fait partie de ces gens qui rapportent de nouvelles choses dans le style et le rendent excitant. Votre humble serviteur zeuhlien (oui, c'est de moi que je parle) a eu la chance de le voir en live, au Bateau Ivre de Rouen, en novembre dernier, et ce fut une prestation magistrale, savant mélange de breakbeat, drum'n'bass, 2-step, avec un gros tas de basses dubstep qui défoncent (of course), des samples hip-hop, des ambiances sombres et lourdes... Le pied. Autant dire que ma curiosité auriculaire a été sévèrement provoquée, et que je me suis rué sur les productions du monsieur.
Forcément, les divers titres sortis à droite et à gauche ont tous un certain charme, mais il y a deux opus qui méritent une certaine attention. Tout d'abord, l'EP "Venom", collaboration entre Niveau Zero et Matta, sorti un mois avant le premier album du premier et un mois après le premier album du second. Seulement deux pistes sur ce 12'' : "Venom", grésillante et mélodique, douce et glitchy, dans un style qui fait quelque peu penser à ce que Broken Note fait de moins hardcore, quelque chose de superbement construit, dansant et original, qui n'insiste pas trop sur les wobbles ; "This Is XXXX. YSP! WSD!", la deuxième, est moins convaincante, jouant dans une sorte de mid-tempo très posé à chant féminin dont on ne sait que penser, et qui est à mon goût la track la moins intéressante que Niveau Zero ait jamais enregistré (mais déjà plutôt bonne en soi). "Venom", terre de contrastes.
"Venom", la plus intéressante des deux. A écouter en HD pour mieux profiter des basses, comme toujours...
Le mois suivant sort l'album "In_Sect", et là, pas grand-chose à redire, mais beaucoup de choses à dire. Passant d'une 2-step ambiante teintée d'électro/techno ("In_Sect", la plus que dansante "My Dog") à un ravage dubstep tirant entre autres sur le hardcore ("Gracilicornis", ses parties de breakbeat et ses samples de gueulantes death-metal) avec une aisance et une fluidité incroyable, en passant par du remix plein d'infrabasses de hip-hop du meilleur goût ("Revolution HXC", la décalée "Law of the Universe" et sa partie de chant incroyable), du breakbeat ambient et glitchy ("Icon") ou de la grosse patate technoïde endiablée ("I Believe In..."), se permettant même de transformer une track dévastatrice de Broken Note ("War in the Making") en un monstre encore plus puissant et sombre tirant vers le hardcore hollandais, Niveau Zero, par son mélange de styles éhonté et son amour de la violence électronique, nous livre trois quarts d'heure de plaisir total, mélange insensé mais parfaitement cohérent de mélodie et d'agressivité, flirtant avec les styles sans jamais tomber dans le cliché.
"I Believe In..." (...music-induced orgasms.)
Evoluant doucement d'une sorte de drum'n'bass paisible vers une dubstep à l'anglaise se rapprochant d'un hardcore... à l'anglaise aussi, d'ailleurs, tout en se baladant dans une culture électro très large, "In_Sect" est un album prenant et marquant, à s'en pourrir les oreilles trois fois par jour (pas de traitement au-delà de deux semaines sans avis médical, ne convient pas aux femmes enceintes), et une de ces oeuvres si novatrices qu'on regrette de ne pas en entendre plus souvent.
"War in the Making", version post-apocalyptique. I think my heart just skipped several beats.
MySpace : http://www.myspace.com/niveau0
SoundCloud : http://soundcloud.com/niveau-zero/tracks
Vous en voulez plus ? Alleluyah, mes soeurs et mes frères : Ad Noiseam organise un concert spécial pour son dixième anniversaire ! Au programme : Matta, Igorrr (son interview ici), Niveau Zero et trois autres artistes du label, le 1er juin 2011 (veille de jour férié) au Batofar (Paris XIII°), de minuit à 6h du matin, 10 euros seulement. Viendez nombreux !
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